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Les inquiets, les sceptiques et Jésus
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Culte du dimanche 11 avril 2021
Prédication par le pasteur David Veldhuizen
Texte biblique: Jean 20,19-31
« Ces signes ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et que, par cette foi, vous ayez la vie en son nom. »
Voilà pourquoi nous pouvons aujourd’hui lire les évangiles : parce que ceux qui ont écrit ces livres voulaient partager avec d’autres leur foi. Par cette foi, ils vivaient avec Jésus, le Fils de Dieu, venu dans notre humanité pour que nous ne soyons jamais séparés de ce Dieu qui nous aime et nous veut du bien. Matthieu, Marc, Luc et Jean n’ont pas voulu écrire des biographies de Jésus pour les historiens. Ce qui était important pour eux, c’était d’expliquer ce que l’enseignement, les gestes, la vie, la mort puis la résurrection de Jésus pouvait changer pour celles et ceux qui cherchent Dieu.
Aujourd’hui, nous avons entendu comment Jésus est apparu à deux reprises à ses disciples, qui se trouvaient pourtant dans des salles complètement fermées. Et quand nous nous rappelons pourquoi Jean nous raconte ces épisodes, nous pouvons comprendre que dans la peur et dans le doute, Jésus vient nous rejoindre, Jésus vient nous donner sa paix, Jésus nous permet de croire, Jésus nous donne son Esprit pour que nous partions en mission et que nous puissions pardonner aux autres.
Oui, les disciples avaient peur, et cela peut se comprendre. La semaine précédant Pâques avait été très mouvementée, avec les foules qui se pressaient autour de Jésus, parfois dans l’admiration, et parfois dans l’hostilité. De son arrestation jusqu’à son dernier souffle sur la croix, celles et ceux qui avaient accompagné Jésus ont pris conscience d’un engrenage terrible, d’une haine telle que pour faire taire un homme, on est allé jusqu’à le faire mourir. Les disciples, qui avaient été vus si souvent en compagnie de Jésus, pouvaient craindre que les chefs religieux veuillent étouffer complètement ce mouvement populaire et pourtant pacifique qui les gênaient. Ils auraient pu poursuivre tous les disciples, jusqu’à ce que leur soif de sang soit apaisée. Et donc, les disciples ont peur, ils prennent des précautions, ils se cachent, d’autant plus qu’ils ont appris que le tombeau était vide : on pourrait les accuser d’avoir enlevé le corps pour provoquer des troubles.
Et puis parmi les disciples, il y a Thomas. Il n’est pas présent le premier soir, le soir du dimanche de Pâques. On raconte à Thomas le tombeau vide, les apparitions. Comme tout le monde, comme vous, comme moi, Thomas trouve ces histoires incroyables. Il n’est plus un enfant à qui l’on peut raconter n’importe quoi. Il sait qu’un homme mort ne peut pas revenir à la vie, il sait qu’un homme en chair et en os ne peut pas sortir d’un tombeau, et franchir les murs d’une maison fermée. Thomas, comme nous tous, est doté d’esprit critique. Il exprime tout haut ce que presque tous pensent tout bas.
Jésus aurait pu ne pas se montrer aux disciples, ni parler à Thomas. Il aurait pu se détourner de ces hommes inquiets ou sceptiques. Mais encore une fois, Jésus vient à leur rencontre, sans reproche, il prend le temps de les accompagner, y compris Thomas. En fait, il sait que cette Bonne Nouvelle d’un Dieu venu dans notre humanité, jusqu’à la mort et même au-delà, cette Bonne Nouvelle est vitale; ses disciples en ont besoin. C’est peut-être même bien parce que les disciples en avaient besoin que Jésus a accompli de tels signes, qu’il s’est rendu visiblement présent. C’est certainement pour cela aussi qu’il leur a donné: la paix (à trois reprises lors de ces deux apparitions), un envoi, l’Esprit Saint, la capacité de pardonner, la capacité de dire, aussi, comme Thomas: oui, tu es mon Seigneur, mon Dieu.
Revenons sur ces différents dons.
La paix, l’appel à témoigner, l’Esprit de pardon et l’Esprit qui affermit l’expression de la foi: voilà ce qui est donné. C’est donné, à tous, aux confiants comme aux angoissés, aux fidèles comme aux sceptiques, aux enthousiastes comme aux timides. Oui, nous pouvons être enfermés dans nos peurs ou dans nos doutes. C’est vrai en cette troisième période de confinement. Mais Jésus passe à travers les murs de nos faiblesses. Rien n’empêche le Christ de nous rejoindre et de nous aider à traverser ces épreuves, en nous donnant paix, mission, pardon et foi. Voici ce qu’il nous est donné de recevoir. Cela a été écrit hier, cela est proclamé encore aujourd’hui, pour que nous ayons la vie dans notre Seigneur et Sauveur, le Christ Jésus. Amen.