Alors oui, ce texte nous enseigne comment l’humain devient disciple de Jésus mais il nous dit encore autre chose. Ce texte nous dit quelque chose sur la fratrie. Car, cela ne vous a pas échappé, André, qui est le disciple de Jean, est aussi le frère de Simon. En fait, la première personne à laquelle André témoigne de son expérience avec Jésus est à son frère Simon.
Au premier trimestre de cette année scolaire, lors de notre cycle de partages de la parole par Zoom, nous nous sommes intéressés à 2 fratries emblématiques de l’Ancien Testament qui se sont séparées à cause de Dieu : Cain et Abel puis Jacob et Esaü. Dans les 2 cas, les fratries se sont séparées car Dieu a fait un choix entre les frères. Dieu a agréé l’offrande d’Abel et pas celle de Cain. Dieu a choisi Jacob pour former son peuple alors que cela aurait dû revenir à Esaü car il était l’aîné. Dans le cas de ces 2 fratries, Dieu choisit un frère au détriment de l’autre.
Avec Jésus, Dieu ne choisit plus entre les frères ; quand André amène son frère devant Jésus, Jésus ne le rejette pas parce qu’il est dur d’oreille. Il le regarde pour le guérir. Bien plus, il deviendra la pierre sur laquelle Jésus construira son église.
Pour nous, cela est très encourageant car cela nous montre que la venue de Jésus sur terre va permettre à Dieu d’accueillir dans son royaume tout le monde sans distinction. Quand je dis tout le monde, je veux dire tous les types de personnalités. Celles qui ont des oreilles déjà ouvertes comme Abel, Jacob et André ; et celles qui ont les oreilles fermées comme Cain, Esaü et Simon qui sont aussi des actifs et des entrepreneurs.
Dans l’ancien Testament, Dieu a choisi. Jésus, lui, ne choisit pas. Jésus ouvre ses bras d’amour à tous. Ce que fait Jésus là est majeur pour nous.
Vous le voyez, Jésus vient à peine de commencer son ministère que Jésus étonne déjà.
En appelant 2 frères à devenir ses disciples, Jésus commence déjà à agir d’une manière inattendue.
La question qui se pose alors : Jésus est-il le Messie attendu des Juifs ?
Vous aurez remarqué que par 3 fois dans ce texte, l’auteur de l’évangile se permet de donner un autre mot à la place des 3 mots utilisés par les personnages du texte.
Ces 3 mots sont Rabbi, Messie et Cephas. L’auteur de l’évangile se permet de donner un autre mot à chacun de ces 3 mots (un synonyme).
Maitre pour Rabbi, Christ pour Messie, et Pierre pour Cephas.
Il ne faudrait pas prendre cette initiative de l’auteur comme une traduction pure et simple.
Car tous ces mots sont en grec dans le texte : Rabbi, Messie et Cephas.
Le problème de ces mots d’origines hébraïques, c’est qu’ils sont déjà trop remplis de sens. En particulier le mot de Messie. Tous les juifs avaient une idée très précise du messie qu’ils attendaient et qu’ils attendent toujours d’ailleurs.
Le problème est que Jésus ne va pas du tout correspondre à cette idée. En faisant ce changement de mots, l’auteur de l’évangile veut alerter le lecteur que Jésus n’est pas prévisible, même s’il a été annoncé. L’humain ne connaitra le Christ que par la proximité qu’il aura avec lui, par l’effet que ses paroles auront sur lui.
En demeurant avec Jésus tout une journée, André n’a pas rencontré le Messie, bien connu des juifs, il a commencé à faire la connaissance du Christ. Et c’est ce que l’auteur de l’évangile veut nous signifier. Pour nous, au 21e siècle, c’est toujours vrai malgré tout ce qu’on a déjà dit du Christ à travers l’histoire. Le Christ ne se connaitra vraiment que dans une proximité, que dans une expérience. Le Christ ne se met pas dans une boîte mais s’offre dans une relation.
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Que le Seigneur nous préserve de savoir trop de choses sur le Christ.
Que le Seigneur, par contre, augmente notre désir de demeurer en lui et en sa parole pour connaitre la vérité qui nous libèrera.
Au Seigneur, la gloire.
Amen