Joana ne pose aucun acte sans prier et comme elle prie toujours à haute voix, je suis donc témoin de cela, je crois que Dieu en me l’ayant confiée m’a mise à l’école de la prière : prier c’est mettre Dieu en premier, le mettre dans le coup de ce que nous allons faire : entrer dans sa journée, déjeuner, prendre la voiture, rencontrer quelqu’un, faire ses courses, aller au travail, etc… Si parfois cela peut paraitre agaçant, je dois reconnaître qu’elle a des paroles de connaissance qui se réalisent, qu’elle est exaucée à chaque fois. Elle mène des temps de prière de combat, dans ces cas, elle jeûne. Je sais que ce n’est pas courant de parler de cela chez nous, mais j’apprends tellement, si vous saviez !
Pour ma part, je crois que le fait de croire que nos actions et nos prières pour l’autre peuvent être porteuses de vie, d’espérance et de salut, rendent celles-ci plus efficaces. Cette efficacité n’est pas la conséquence de nos paroles et gestes, mais, comme pour Jésus, d’un acte de Foi en Dieu, d’une Espérance folle en son immense Miséricorde, en sa Tendresse infinie pour l’homme. L’Exaucement est là déjà inscrit dans le fait de prier ou d’œuvrer pour l’autre. En effet, en ne laissant pas le malade seul avec sa souffrance et en accompagnant son questionnement sur la vie, ses absurdités mais aussi ses miracles, nous lui ouvrons un chemin vers la guérison : celle de l’âme, par la rencontre que l’on peut faire avec un Dieu qui porte nos souffrances ; mais aussi celle du corps, du fait d’un changement radical de perspective, d’une conversion-purification qui, nous délivrant de notre Péché mais aussi du poids de nos culpabilités, nous rend vraiment libre et vivant.
Comme les amis du sourd-muet de Marc 7 ou du paralytique de Marc 2, nous pouvons donc, nous aussi, porter la guérison aux malades ; d’abord en les écoutant, les accompagnant, puis en insufflant au cœur de leurs souffrances une parole d’Espérance, fortifier leur Confiance, en eux, au monde, en Dieu.
Je rappelle aussi, que dans sa liste des dons que l’on peut recevoir de l’Esprit, Paul cite en 1 Corinthiens 12, 9, celui de « guérison ». Cependant loin de moi l’idée de dire que la foi peut tout ! Car dans les Eglises où l’on prêche que la prière, la foi, certaines pratiques pénitentielles ou le charisme particulier du « pasteur » peuvent guérir tous les maux… la non-guérison est vécue comme la conséquence d’une indignité marquée par le Péché, créant alors un surcroît de souffrance. Dieu peut certes tout, cependant si la vie reste pleine de miracles, ils ne tombent pas forcément tous du Ciel, pouvant aussi surgir ici-bas au cœur du quotidien. Nous le savons, la Parole de Dieu prêchée et entendue peut ouvrir des espaces de guérison ; de même que le Pardon donné et accepté, en purifiant le cœur, offre à bien des corps la guérison. Mais n’oublions pas aussi que l’habilité des chirurgiens, l’écoute et la parole des thérapeutes, des prêtres ou des pasteurs, le dévouement des éducateurs, des travailleurs sociaux, des visiteurs de malades ou de prisonniers, mais aussi, quoiqu’on en dise, de beaucoup de nos élus… porte en germe l’Espérance d’une guérison pour l’homme et le monde.
Amen.