Méditation du 28 janvier

Je relève quelques points communs à ces textes écrits tous par l’apôtre Jean vers les années 90, tant l’Evangile que ses épitres :
Sa lettre parle d ‘Enfant de Dieu, ce que nous sommes et son Evangile déclare que le chef d’accusation contre Jésus c’est qu’il s’est dit Fils de Dieu. Donc nous sommes frères et sœurs et cohéritiers avec Jésus !! De quoi hérite Jésus ? de la gloire, du trône à la droite du Père, de tout pouvoir, tout honneur et toute gloire, et nous partagerons cela, nous le croyons par la foi et en attendant marchons avec Lui !

Mais que veut dire être Enfant de Dieu ? c’est vivre dans le Royaume de Dieu ! qu’est-ce à dire ? Jésus dit à Pilate que :
-Son Royaume n’est pas de ce monde et en effet, Jésus a dit que nous sommes dans le monde mais pas du monde.
-Nous sommes sujets de ce Royaume et Jésus en est le Roi.
-Ce n’est pas un Royaume politique mais spirituel, en cela nous ne sommes vraiment pas du monde.
-Le « projet de vie » de ce Royaume : rendre témoignage à la vérité, la vérité c’est que Dieu est amour, que Jésus est le fils de Dieu, le Messie, le Christ, que Jésus a donné sa vie pour que les humains qui l’acceptent, ressuscitent et vivent éternellement avec Dieu.
-Les sujets de ce Royaume c’est nous !
-La loi a 3 articles :
o Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toutes tes forces.
o Croire que Jésus est les Fils de Dieu, qu’il est Seigneur
o Tu aimeras ton prochain comme toi-même.

Aimer est le mot clé du Royaume de Dieu.
Aimer c’est résister à ce qui se fait dans le monde :
– Jalouser => vouloir ce que l’autre a que l’on juge supérieur
– Juger => c’est se placer au-dessus : moi, je sais une « vérité » sur vous…
– Comparer => c’est trier, classer, cataloguer = abaisser certains et gratifier d’autres
– Garder rancune => garder un pouvoir sur l’autre, ne pas pardonner

Aimer qu’est-ce donc ?
Le Royaume est là où est l’amour désintéressé, qui n’attend rien de l’autre mais qui donne avec un amour réel, sensible, vécu et profond. Prenons un exemple :
Le matin je prie : « Seigneur, mon Dieu, tu as fait de moi ton Enfant à ton image, alors donne-moi d’aimer aujourd’hui, donne-moi des personnes à aimer de ta part. conduis-moi, aide-moi à grandir dans l’amour en actes autant qu’en paroles. Amen  »
À partir de là :
– Toutes les personnes que je croise, que je rencontre sont des cadeaux de Dieu. Où que je les rencontre, dans le bus, dans la rue, faisant la queue à la boulangerie ; ou avec mes voisins…
– Je vais donc les regarder avec le regard que Jésus posais sur chacune des personnes qu’il croisait, un regard qui dit : tu es important/e, je suis content/e de te rencontrer, un regard de bienveillance, un regard qui donne de l’amour.
– Je vais prendre du temps – gare à la pensée que j’ai eu longtemps avant de me reprendre : « oh, cette personne est une ‘charrette renversée’ je ne vais pas aller la saluer, j’en ai pour des heures ! » – si le Seigneur me donne de la rencontrer, c’est que c’est important pour Lui et je vais être là pour elle au nom de Jésus => lui donner toute mon attention. Jésus a pris du temps avec la Samaritaine, avec Zachée, avec Nicodème, avec Marthe et Marie, avec la femme à la perte de sang alors qu’il était en route pour une guérison, mais son Père avait un autre plan et la femme a été retrouvée, elle a adoré Jésus, il l’a rétablie dans sa dignité de femme, d’épouse et dans la société juive (Il l’appelle « ma fille », elle est aussi établie comme Enfant de Dieu) Et pour la plus grande gloire du Père, la guérison de la fille de Jaïrus devient une résurrection !
– Si nous laissons la passivité prendre le dessus, si nous traînons à aller visiter un malade ou écrire un petit mot pour celui/celle qui est venue à notre esprit tout à l’heure, si nous restons indifférents, nous privons la personne d’un sourire, d’une parole bienfaisante que nous aurions dite, la personne se lasse, se détourne et parfois, on apprend quelques temps plus tard, qu’elle a fait un burnout ou une dépression et là : nous allons culpabiliser et ensuite, 3 attitudes sont possibles :
o Se trouver des excuses, souvent fausses mais plausibles !
o Accuser Dieu qu’il ne fait rien
o Aller lui demander pardon et l’aider à remonter la pente.
– Tout appel téléphonique est important => y répondre en considérant que le Seigneur s’attend à ce que je réponde : c’est une pub ? il y a une personne dont le travail est de vous délivrer cette pub, elle a droit à une voix accueillante, qui va agir autrement que le monde qui leur claque le téléphone avec colère. Nous sommes appelés à agir d’une façon différente, même si nous allons dire « non merci ». Notre attitude sera pour celui/celle qui appelle comme une oasis de paix.

– Et si c’est un mendiant ? Lui donner le respect auquel Il a droit comme moi.si possible se mettre à la même hauteur que lui, échanger comme avec un/une ami/e avec le même langage qu’avec les autres. Vient alors la question de répondre à son attente : de l’argent. Je vais vous partager 2 choses :
o Avec mon mari nous avions prié à ce sujet : que devons-nous donner, et devons-nous donner ? la réponse de Jésus (Luc 6 v 30 – Matthieu 5 v 42) : « Donner à celui qui demande ». Et il n’est pas précisé donnez autre chose que ce qui vous est demandé. Donc nous avons donné à tout mendiant de l’argent.
o Pendant le Covid en 2020, je passais 1 h assise sur les marches du temple de Vichy avec des SDF que l’on avait obligés à dormir dans un hôtel réquisitionné pour eux et qui jouxtait le temple où je logeais seule tout en haut !! Je leur ai posé la question : préférez-vous que l’on vous offre un café dans un bar, de la nourriture que l’on va acheter pour vous ou de l’argent ? tous ont dit : « de l’argent, et ne pensez pas qu’on va aller se souler, s’il nous arrive de prendre un verre, c’est histoire de nous réchauffer le corps et le cœur. Nous préférons de l’argent car alors, nous sommes comme tout le monde, nous pouvons entrer la tête haute dans un bar ou un magasin, se faire servir car on sait qu’on peut payer. » Avec un peu d’argent, je suis de nouveau un homme et non plus un sous homme, comme un animal qui vit à vos pieds. »
– Ne laissons personne être transparente, invisible pour nous. C’est une amie seule au monde qui me dit de temps à autre : « Aujourd’hui j’ai été invisible, personne n’a répondu à mon « Bonjour » ni ne m’a souri. Et un jour, elle me dit : aujourd’hui je n’ai pas été transparente, à la caisse du supermarché dans la queue, une petite fille dans une poussette m’a souri ! » Quel drame que la solitude, n’y restons pas indifférents.
On a toujours le choix d’aller ou non à la rencontre des autres, tout dépend de notre conviction que c’est Dieu qui les a mis sur notre route.
Pour terminer une petite réflexion sur ‘donner’. Jésus dit : »donnez et on vous donnera, on utilisera pour vous la même mesure dont vous vous serez servis » c’est-à-dire que notre part est de donner, et Dieu vous redonnera d’une autre manière afin de se glorifier en vous. Le retour n’est pas votre affaire mais celle de Dieu, cela vous libère de donner sans rien attendre en retour (Luc 6 v 38).
Et nous avons à agir comme Jésus en faisant autrement que le monde :
– S’excuser en premier
– Pardonner toujours à l’image de Dieu qui agit ainsi envers nous
– Savoir attendre les réponses de Dieu qui viennent au temps propice connu de Dieu seul
– Et, comme le dit la chanson :
– L’Amour a fait les premiers pas,
L’amour a pris la liberté
De négliger les convenances
Il s’est chargé de l’étranger
L’amour a pris la liberté
L’Amour a fait les premiers pas.