Méditation dimanche 4 mai

Culte présidé par Louise Sedjro. Texte : Jean 21 : 1-19

Cher(e)s ami(e)s,

Qui parmi nous n’a jamais connu de périodes d’épreuve difficile dans sa vie 

Accumulant sentiment de solitude, de découragement, de fatigue et d’échec ?

C’est le même sentiment que partagent le groupe des sept disciples composé de Thomas, Nathanaël, les deux fils de Zébédée, deux autres disciples et Simon Pierre qui était le chef du groupe. Ceux-ci, toute la nuit, tentent de prendre du poisson, mais malgré leurs expériences en la matière, ils peinent sans résultat et les filets restent désespérément vides. Fatigués, ils s’apprêtent à rentrer bredouilles à la maison.

Jésus de son côté, après sa résurrection va chercher à entrer en contact avec ses disciples comme il avait chargé Marie de Magdala d’annoncer à ses frères qu’il est ressuscité des morts et qu’il les précède en Galilée. Confer Mathieu 28 : 10. Il choisit donc le bord de la mer de Tibériade pour le faire. Pour les aborder Jésus leur demande s’ils ont quelque chose à manger, sachant que leurs efforts personnels ont été vains. A leur réponse négative, Jésus leur recommande : Jetez le filet du côté droit de la barque et vous en trouverez ». Les disciples ne doutent pas et obéissent à ce que Jésus leur demande.

Il y eût du poisson en surabondance, plus qu’il en fallait en un rien de temps. La pêche miraculeuse avec la prise de 153 gros poissons. Nous pouvons imaginer l’agitation, les cris, la joie qui en découlent.

C’est à ce moment-là que le disciple que Jésus aimait reconnu dans cet étranger le SEIGNEUR ressuscité! Et il fait part de son intuition de foi à Pierre. Oui, il y a des signes qui ne trompent jamais quand il s’agit du Christ en action, Jean en a le discernement. Et lorsque nous nous laissons conduire par le Saint-Esprit, pas moyen de se tromper ; nous ne pouvons pas passer à côté de la révélation du Christ.

Ensuite, Jésus invite ses disciples à partager le repas préparé par ses soins du poisson cuit et du pain sur un feu de braises. Mystérieusement tout est prêt avant même que le fruit de la pêche ne soit accessible à Jésus. Même s’il aurait pu tout faire, le Ressuscité demande aux disciples d’apporter une petite contribution de ce qu’ils viennent de pêcher. Cette scène représente une scène de repas partagé à la composition de pain et de poissons.

En fournissant ici le poisson, Jésus le Ressuscité indique qu’il continue à pourvoir aux besoins de ses disciples. S’il a pris soin de leur estomac aujourd’hui, il s’occupera de tous leurs besoins à l’avenir. Une promesse qui n’est limitée ni dans le temps, ni dans l’espace.

Jésus-Christ est celui qui donne la vie et il la donne en abondance. Nous sommes invités à reconnaître le don de Dieu, de ce Dieu qui nous donne bien au-delà de tout ce que nous pouvons espérer.

Après ce repas, va suivre un entretien personnel entre Jésus et Pierre.

Jésus interroge Pierre sur son amour.

Souvenez-vous dans l’Evangile de Mathieu 28 c’était au cours de la passion de Jésus.

Une jeune fille dit à Simon n’es-tu pas toi aussi l’un des disciples de cet homme ? Il répondit non je ne le suis pas.

Maintenant Le Ressuscité demande : Simon fils de Jean m’aimes-tu plus que ceux-ci ? Il répond oui Seigneur tu sais que je t’aime. Jésus lui dit prends soin de mes agneaux.

Dans Matthieu toujours, tandis que Simon Pierre était en train de se chauffer auprès du feu, on lui dit n’es-tu pas toi aussi l’un de ses disciples ? Pierre le nia Non je ne le suis pas.

Le Ressuscité dit pour la deuxième fois Simon fils de Jean m’aimes-tu ? Il répond oui Seigneur, tu sais que je t’aime alors il lui dit prends soin de mes moutons.

Un des serviteurs du grand prête parent de celui auquel Pierre avait coupé l’oreille insista est ce que moi je ne t’ai pas vu dans le jardin avec lui ? Encore une fois Pierre le nia et aussitôt un coq chanta.

Ici le Ressuscité lui dit pour la troisième fois Simon fils de Jean m’aimes-tu ? Pierre fut peiné parce que c’est la troisième fois que Jésus lui demande m’aimes-tu Il lui répond Seigneur toi tu sais toute chose ; tu sais bien que je t’aime ! Jésus lui dit prends soin de mes moutons. Par trois fois Pierre renie Jésus. La vie de Pierre comme disciple de Jésus aurait pu s’arrêter là mais par trois fois Jésus le Ressuscité demande à Pierre s’il l’aime. Il le considère encore comme capable de lui répondre.

Que faut-il comprendre ?

D’abord que le choix de Simon Pierre comme berger du troupeau ne dépend pas de sa droiture.

Il a renié Jésus son ami. Pourtant, il disait un peu plus tôt dans Mathieu 26 :33 « même si tous les autres t’abandonnent, moi je ne t’abandonnerai jamais. »

Ensuite que la miséricorde de Dieu est plus grande que notre cœur. Pierre a failli dans son amour pour son ami mais cette faillite ne le condamne pas définitivement. Il peut se relever. Ainsi retenons que la mission que Jésus confie à Pierre et à notre église aujourd’hui ne vient pas de quelque mérite que ce soit mais de l’amour miséricordieux de notre Seigneur. Oui l’amour de Dieu est gratuit. La grâce de Dieu est offerte une fois pour toutes. Cette page d’évangile nous invite à oser reconnaître notre faiblesse, à nous guérir et nous laisser transformer par la force de l’amour miséricordieux de Dieu.

Chers bien aimés,

A l’image de Pierre, notre vocation est d’aimer plus que les autres.

Le chrétien est appelé à vivre l’amour de Dieu au milieu des autres.

Nous avons à prendre le risque de parler de l’Amour de Dieu parce que Jésus nous y invite. Jésus nous demande de le suivre même si les chrétiens et les églises n’ont pas été à la hauteur d’une telle tâche. Vingt siècles de chrétienté nous rappelle que les témoignages humains sont trop souvent à la hauteur de conflits, de disputes et de guerres, parfois à la hauteur de l’amitié limitée à l’appartenance de la famille ou du groupe social alors que Jésus nous invite à vivre à la hauteur de « l’agapè ».C’est à dire l’amour divin.

Vivre un plus grand amour, c’est prendre soin des autres, en suivant le Ressuscité :

c’est se tenir aux côtés de ceux qui luttent contre les souffrances,

c’est aller à la rencontre de ceux qui désespèrent, qui n’attendent plus rien de la vie, des hommes et de Dieu,

c’est soutenir ceux qui appellent la guérison,

c’est nourrir, partager un repas, partager nos richesses,

c’est proposer à notre prochain de jeter son filet dans une autre direction,

A la suite de Jésus, le chemin ne sera pas toujours facile parce que nous serons tentés de renoncer lorsque la relation avec notre prochain sera difficile, parce que nous serons tentés d’abandonner lorsqu’il y aura des oppositions, lorsque tout paraîtra stérile.

Cet amour ne nous place pas au-dessus des autres. Nous ne sommes pas parfaits, à l’image de Pierre.

Cet amour nous place seulement devant une responsabilité particulière : celle de ne pas rompre la chaîne d’amour que Jésus a inaugurée. Parce que Dieu nous a aimés, nous pouvons à notre tour aimer notre prochain. En aimant notre prochain, c’est Dieu que nous aimons. C’est la réponse que Dieu attend de nous, nous qui désirons suivre le chemin de la vie. Oui soyons en convaincus, Jésus nous pose la même question ce matin : m’aimes-tu ? Est-ce que le fondement de notre vie repose sur l’amour du Ressuscité ? Si notre réponse est OUI, alors nul ne doute qu’il nous aidera à marcher derrière lui.

AMEN !

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