La Sagesse

Prédication de Brigitte et Annette le 20 août 2023 Nous sommes à la fin d’un discours de la sagesse et elle conclut par une exhortation générale à la rechercher toujours. Ce cours texte est une traduction de travail du Pasteur Régis Joly, ainsi que la prédication qui suivra.

Maintenant, mes fils, écoutez-moi. Ils sont bénis, ceux qui veillent sur mes voies.

Ecoutez mes remarques et mes corrections et vous serez sages ; ne les laissez pas s’échapper.

Béni est l’humain qui m’écoute,  pour attendre avec vigilance à mes portes, pour veiller sur les poteaux de mes entrées.

Car qui me trouve, trouve la vie/les vivants, et obtient l’approbation de l’Eternel.

Mais qui me loupe fait violence à son âme (sa vie, son souffle) ; ceux qui me haïssent et me combattent aiment la mort.

Prédication. La sagesse.

La sagesse est toujours apprécie et recherchée, à travers les cultures et les époques. Mais le même mot peut signifier bien des choses différentes ! De nos jours, la sagesse est perçue soit comme le fruit d’une longue expérience de vie, soit comme une réflexion longue et approfondie qui permet de faire des affirmations solidement fondées.

La sagesse dont il est question dans notre texte, la sagesse biblique, est plus proche de la première idée : elle est le fruit de la vie, de l’expérience et de l’apprentissage de ce que nous ont laissé les générations passées. Ce qui la différencie le plus de notre conception occidentale de la sagesse, c’est son caractère d’un esprit universel. La sagesse biblique s’applique à toutes les parties de la vie, à toutes les activités humaines. Il peut s’agir d’un savoir-faire permettant d’exceller dans une tâche pratique, d’une connaissance de l’humain donnant des outils pour aider les personnes (qui sont perdues dans des relations compliquées). Il peut s’agir d’un savoir-être grâce auquel on peut se situer au sein d’un conflit et aider les personnes impliquées à en sortir de manière positive et constructive. Cela peut s’appliquer au commerce, à l’industrie, à la médecine ou à l’agriculture, comme à la psychologie ou à la philosophie.

Dans ce discours de la sagesse personnifiée, nous pouvons trouver des enseignements utiles pour mener notre vie de façon équilibrée et harmonieuse, du moment que nous acceptons la part d’incertitude et d’apprentissage  que constitue toute vie humaine. C’est ce que nous allons voir  ensemble aujourd’hui en veillant à ce qui vient de la sagesse. En veillant sur ce qui pourrait amener du mélange et de la confusion dans notre vision de la sagesse. Enfin nous évoquerons la nécessaire acceptation de l’incertitude comme une nécessité.

 

Quand il nous est dit que nous sommes bénis si nous attendons aux portes de la sagesse, l’idée principale est que nous attendions les perles de sagesse ou les enseignements qui pourraient en sortir.

Il faut préciser tout de suite que « béni » n’est pas la seule traduction possible. On pourrait tout aussi bien dire bienheureux ou chanceux. En résumé, il s’agit d’avoir une vie qui vous sourit. Quelles que soient nos circonstances de vie, que nous soyons privilégié ou défavorisé dans un domaine ou dans un autre, pour avoir une vie épanouie et dont on puisse dire qu’elle est une bénédiction, le mieux est de chercher à apprendre de la sagesse.

C’est génial ! Mais comment on fait ! Ca veut dire quoi, exactement, apprendre de la sagesse ?

C’est un peu ce que tout le « livre des proverbes » essaie de nous montrer. Il s’agit d’être prêt à écouter les personnes qui ne sont pas d’accord avec nous, tout spécialement les plus âgées, sans pour autant renoncer à réfléchir par soi-même. Les personnes qui nous disent des choses pas très agréables sont parfois bien intentionnées et elles tentent de nous éviter certains dangers ou pièges de la vie. Et, si nous n’avons pas su les écouter avant, nous pouvons nous rappeler ce qu’elles nous ont dit pour mieux discerner les raisons de nos échecs ou des problèmes que nous rencontrons. Cela nous évitera sans doute de retomber dedans la prochaine fois !

Et plus encore que d’écouter les autres, il s’agit de se mettre à l’écoute de la Parole de Dieu, par l’étude et la méditation des Ecritures. Bien sûr, c’est fatiguant et çà prend du temps. Bien sûr, on trouve dans la Bible des récits qui ne sont pas très intéressants, et d’autres qui nous font dresser les cheveux tout droits sur la tête. Mais il y a, dans la méditation de ces textes en cherchant à y entendre la Parole de Dieu, énormément de sagesse à gagner ! Et c’est encore plus vrai quand on peut le faire à plusieurs, avec des éclairages et des sensibilités qui aident à voir plus que ce qu’on aurait trouvé tout seul.

 

Et donc, il faut ajouter quelque chose d’important à propos de la sagesse, c’est qu’elle se développe à l’intérieur de nous, dans notre tête et notre cœur. La capacité à bien juger d’une situation, à discerner les dangers qu’il y aurait à foncer tête baissée dans tel projet, ou la disponibilité pour écouter l’autre et en prendre soin, tout cela n’est pas une chose extérieure qu’on pourrait s’ajouter quand il y en a besoin. La sagesse ne reste pas chez les autres ou dans la Bible.

A partir de ce que nous trouvons et apprenons dans la vie, chacun développe sa propre sagesse, avec le secours de l’Esprit Saint. Et c’est là l’importance d’une autre déclaration qui va avec les portes. Il s’agit de veiller sur « les poteaux des entrées ».  Que ce soit à propos des entrées de notre cœur ou de celles de notre sagesse, le but reste le même : veiller à ce qui entre et ne pas recevoir tout ce qu’on nous dit sans discernement. Vous avez connu, certainement, des jeunes personnes pleines de sagesse et des personnes âgées dont les conseils ne valaient pas grand-chose… C’étaient des exceptions… Evidemment ! Mais elles vous ont permis de réaliser que personne n’est totalement sage ou superficiel. Il y a des personnes dont nous avons beaucoup appris et d’autres que nous admirons, mais qui on pu dire de grosses âneries en certaines circonstances.

Il y a des personnes qui peuvent nous proposer des réflexions pleines de bon sens, mais dont les idées fondamentales sont très différentes des nôtres. Est-ce que nous pouvons ou non acquérir plus de sagesse en les écoutant ? Peut-être… Mais c’est à nous de veiller sur les poteaux de nos entrées et à  nous assurer que notre sagesse n’est pas mélangée d’éléments qui ne peuvent pas fonctionner avec la base de notre sagesse. Par exemple, si nous avons comme base l’Evangile de Jésus-Christ, est-ce que nous pouvons lui adjoindre des idées reçues d’autres religions ou philosophies ? Certainement, mais pas sans voir d’abord comment les harmoniser et en s’assurant que nous ne déformons pas le cœur de l’Evangile.

 

Accepter d’être toujours en recherche, avec une part d’incertitude et un risque d’erreur

« Et si je n’y arrive pas ? » me direz-vous… Eh bien ! Essayez encore ! « Et comment être sûr que je suis arrivé aux meilleurs conclusions pour ma vie ? »

Ah ! Vous ne pouvez pas !

Il y a une leçon très dure que la sagesse nous apprend assez rapidement. C’est ce que nous ne pouvons pas camper sur des certitudes. Et même, il arrive que nous  ayons des convictions très fortes à un moment, et que nous en changions quelques années plus tard.

Il en va de la sagesse comme de la foi : ce n’est pas le domaine du savoir absolu, mais plutôt celui de l’apprentissage à tâtons, en n’étant jamais tout à fait certain d’avoir raison, mais en prenant le risque de vivre selon nos convictions, avec cohérence et engagement. Et, s’il s’avère que nous nous sommes trompés, nous aurons encore appris quelque chose ce jour là…

Nous savons bien que la religion et la foi sont souvent des lieux de débat où des personnes pétries de certitudes et de connaissances nous impressionnent et nous influencent. Mais je vous invite à prendre un peu de recul et à examiner lesdites certitudes et convictions. Et ensuite, prenez le temps d’écouter le souffle discret de Dieu dans votre cœur. Reprenez ce que vous connaissez déjà de la Bible. Et forgez-vous vos propres convictions, pas par l’éloquence ou la prestance de telle ou telle personne, mais parce que c’est ce que vous  croyez vraiment.

Et veillez alors à ne pas imposer vos convictions à autrui, mais au contraire, invitez les autres à réfléchir à partir de vos confrontations de point de vue. Alors, eux aussi, ils se forgeront une opinion qui laisse une place à l’incertitude, mais qui vaut la peine d’être mise en œuvre et défendu

 

Alors je vous en prie, si vous pensez que vous ne pouvez pas être un sage, une sage, suivez la recommandation de l’Epître de Jacques et demandez à Dieu la sagesse qu’il vous faut. Puis, lancez-vous dans l’aventure ! C’est en essayant de trouver un sens à ce que l’on vit qu’on accède à la sagesse.

C’est en écoutant les autres et la Bible, et en continuant toujours à se poser des questions que l’on voit sa sagesse grandir et que l’on a une vie riche, bénie, bienheureuse. Même quand on n’est pas particulièrement favorisé ! Amen !

Pasteur Régis Joly

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