Le temps de la mission, avec le Christ

Culte du dimanche 30 mai 2021
Prédication par Louise Sedjro

Texte biblique : Matthieu 28,16-20

Bien-aimés dans la foi,

Trois jours après la mort de Jésus, les femmes se rendent au tombeau avec des aromates pour embaumer le corps de Jésus. Alors qu’elles se questionnaient sur l’accès au tombeau fermé, un ange du Seigneur descend du ciel, et roule la pierre du tombeau. L’ange annonce aux femmes que Jésus le crucifié est ressuscité et qu’il fallait qu’elles aillent l’annoncer aux disciples et leur dire que Jésus les précède en Galilée.

Dans le passage que nous venons de lire, les onze disciples obéissant à l’ordre, se rendent sur la montagne que leur avait indiquée Jésus, en Galilée. Jésus est au rendez-vous. Il apparaît à ses disciples tout hésitants entre la joie des retrouvailles et la peur, la vénération et l’incrédulité.

Là, Jésus qui a reçu du Père autorité sur toute chose, les envoie en mission:

« Allez donc auprès des gens de tous les peuples et faites d’eux mes disciples ; baptisez-les au Nom du Père, du Fils, et de l’Esprit-Saint, et enseignez-leur à pratiquer tout ce que je vous ai commandé. Et sachez-le: je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

Cet ordre d’envoi en mission a pour objectif d’amener par le témoignage, la transmission de la foi, de nouveaux croyants à la suite du Christ, les accueillir dans la communauté à travers le baptême trinitaire et, user de l’enseignement pour qu’ils deviennent témoins à leur tour.
Cette mission confiée aux disciples se fera sous la conduite du Saint-Esprit qui descendra sur eux à la Pentecôte. Avant de les quitter, Jésus leur intima l’ordre de rester à Jérusalem jusqu’à ce qu’ils soient « revêtus de la puissance d’en haut » qui va les doter de l’énergie indispensable pour une telle mission qui nécessite confiance, courage et hardiesse.

Transformé par l’Esprit de la Pentecôte, Pierre qui quelques jours auparavant était tout frileux à l’arrestation de Jésus, va retrouver vaillance et audace jusqu’à élever la voix devant les principaux sacrificateurs pour clamer les merveilles accomplies au nom de « ce » Jésus-là qu’ils ont fait crucifier : Jésus, la pierre rejetée, devenue la principale de l’angle.

Dès lors, les disciples vont s’exposer à la persécution : Ils seront torturés, emprisonnés, tués ou envoyés en exil. Point de doute chez eux : ils ont accepté de mourir pour témoigner du Christ ressuscité qui leur est apparu vivant. Le compte est lourd : Onze d’entre eux sont morts martyrs. Mais l’Église prospère et le nombre de disciples ne cesse de croître.

A cause des persécutions, plusieurs d’entre eux quittèrent Jérusalem : Philippe ira en Samarie ; Pierre, lui, a une vision qui le persuade d’aller chez les païens. C’est ainsi qu’il ira chez un soldat romain Corneille, et qu’il y annoncera la Bonne Nouvelle. Quand à Paul, il se consacrera au monde non juif et fera plusieurs voyages missionnaires et apportera la Bonne Nouvelle dans une grande partie de l’Empire Romain. L’Évangile atteindra les côtes africaines au 19ème siècle et elle continue de faire son chemin.

Comme l’écrit Tertullien de Carthage, Père de l’Église d’Occident :

« Le sang des martyrs est une semence des chrétiens. »

« Allez ! » Aujourd’hui encore ce commandement de Jésus fait échos pour l’Église: Il nous incite à bouger. L’Église a l’obligation de porter la bonne nouvelle du Christ jusqu’aux extrémités de la terre.

Sœurs et frères,
Aujourd’hui tout comme hier, il n’est pas facile de témoigner. Mais avons-nous le choix face à cette mission qui est avant tout une mission d’amour ? Une mission d’amour, car le disciple du Christ est convoqué à aimer. Aimer du même amour que celui dont le Christ a témoigné pour nous. En effet, la foi ne se comprend et ne se vit que dans cet enracinement dans l’amour du Christ. Plus que l’observance scrupuleuse des règles de morale, elle est réponse à un amour premier total et gratuit. Le Christ, par l’Esprit, veut nous porter vers une foi adulte, celle profondément enracinée dans l’amitié avec le Christ. Cette foi doit mûrir en nous et c’est vers elle que nous devons à notre tour guider le peuple du Christ : l’Église. L’Église, comme ferment, doit devenir l’âme de la société humaine appelée à être renouvelée dans le Christ. L’Église est appelée à jouer un rôle d’éclaireur au service de la dignité et de l’unité des hommes.

Alors que dirons-nous à ceux qui disent que le temps de la mission est révolu ?
Non, le temps de la mission est loin d’être fini ! Il est temps de mourir un peu à nous-mêmes, à nos désirs, à nos envies, à notre orgueil, pour renaître en Christ. Ce n’est pas le moment de baisser les bras ni de nous replier sur nos communautés, mais le temps est venu de nous remettre à genoux pour prier pour le monde et pour que le Seigneur envoie toujours plus de moissonneurs, et de nous lever pour Christ partout où il Lui plaît de nous envoyer.

Bien-aimés en Christ,
Elles retentissent de nouveau pour nous en ce jour, ces paroles de l’apôtre Paul :

« Mais comment feront-ils appel à lui sans avoir mis leur foi en lui ?
Et comment mettraient-ils leur foi en lui sans en avoir entendu parler ?
Et comment en entendront-ils parler si personne ne l’annonce ?
Et comment l’annoncera-t-on s’il n’y a pas des personnes envoyées pour cela ? »

(Romains 10, 14 et 15a)

Puissions-nous répondre comme Ésaïe le Prophète :

« Me voici, envoie moi ! »

Ensuite, il suffit juste d’oser en parler autour de nous et l’Esprit-Saint fera le reste. Lui seul a le pouvoir de toucher, de transformer.

Très souvent, nous pensons que l’évangélisation, c’est l’affaire des prêtres, des pasteurs, des évangélistes, et certains disent : Je ne suis pas formé pour cela. Lors d’un enseignement, il nous avait été dit que le simple fait de témoigner de ce que Jésus a fait pour nous peut amener quelqu’un à Christ. Il faudrait juste

« Que nos actes et nos paroles soient empreintes d’amour, toujours d’amour [Car c’est] à ceci [que] tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

(Jean 13,35)

Cher frère, chère sœur,
Pour terminer, vous qui vous trouvez à l’hôpital malades, vous qui peinez dans les contradictions de la vie, vous qui êtes isolés, vous éprouvés par la pandémie et ses conséquences, vous qui êtes découragés, vous qui tétanisés par la peur, n’osez pas témoigner du Christ, Jésus nous rassure en nous disant :

« Je suis avec vous jusqu’à la fin du monde. »

Amen !

Contact