Culte du dimanche 23 Août 2020 prédication par Brigitte Rouby.
Lecture biblique : Évangile de Jean 10, versets 1 à 10.
1 Amen, amen, je vous le dis, celui qui n’entre pas dans l’enclos à moutons par la porte,
mais qui l’escalade par un autre côté, celui-là est un voleur et un bandit. 2 Mais celui qui
entre par la porte est le berger des moutons. 3 C’est pour lui que le gardien ouvre la
porte ; les moutons entendent sa voix ; il appelle ses propres moutons par leur nom et
les mène dehors. 4 Lorsqu’il les a tous fait sortir, il marche devant eux ; et les moutons le
suivent, parce qu’ils connaissent sa voix. 5 Ils ne suivront jamais un étranger ; ils le
fuiront, parce qu’ils ne connaissent pas la voix des étrangers.
6 Jésus leur tint ce discours figuré, mais eux de surent pas ce qu’il leur disait.
7 Jésus leur dit encore : Amen, amen, je vous le dit, c’est moi qui suis la porte des
moutons. 8 Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits ; mais
les moutons de les ont pas écoutés. 9 C’est moi qui suis la porte ; si quelqu’un entre par
moi, il sera sauvé ; il entrera et sortira et trouvera des pâturages. 10 Le voleur ne vient
que pour voler, abattre et détruire ; moi, je suis venu pour qu’ils aient la vie et l’aient en
abondance.
Méditation. Aujourd’hui, nous partageons un temps de méditation écrite par la pasteure
Lauriane Cronfalt.
Les images de moutons et de brebis sont très couramment utilisées dans la Bible pour
parler de la vie du peuple d’Israël puis de celle de l’Eglise. De ces histoires, nous
pouvons en évoquer plusieurs… Nous ne manquerons en aucun cas d’évoquer la brebis
perdue ou le Psaume 23 qui nous parlent d’un Dieu berger qui prend soin de chaque
individu de son troupeau.
Dans cette histoire, aujourd’hui, il semblerait que les moutons de Dieu soient menacés
par ceux qui s’introduisent dans le troupeau sans en être le guide, ni le veilleur. De ce
fait, les moutons sont inquiétés par des personnes qui ne leur veulent pas du bien.
Il faut savoir que le troupeau a besoin d’être en confiance, de connaître son gardien pour
être serein et se reposer comme il le faut. Un troupeau inquiet est incapable de se mettre
au repos.
En d’autres termes, dans le contexte de ce texte, la relation édifiante qui existe entre
Christ et son peuple est menacée par eux qui inquiètent, égarent et tendent des pièges.
De tout temps, l’Eglise a été mise en péril par des individus qui n’avaient pas pour
priorités de veiller au bien et à la sérénité du troupeau, à l’édification et au soin de
l’assemblée des croyants.
La pasteure Lauriane Cronfalt trouve cette mise en situation très pertinente dans le
contexte qui est le nôtre, et elle poursuit : « Personnellement, je me retrouve très bien
dans l’image de la brebis ou du mouton. Quand une chose me préoccupe et que je ne
suis pas sereine, je suis bien incapable de trouver le repos. Je réfléchis, tourne et
retourne le problème, cherche des solutions de toutes sortes.
Et mes voleurs de tranquillités peuvent être très différents : un mot entendu ou compris
de travers, une mauvaise rencontre, une inquiétude quelconque, etc.
Pour que le calme revienne en moi, il me faut être rassurée que ce soit par une parole
bienveillante, une interpellation édifiante, un conseil avisé, etc.
Alors oui, dans cette histoire, je me reconnais dans ce troupeau de brebis inquiété par la
menace qui approche……et vous chers amis qui écoutez ce message ?
Laurianne Cronfalt poursuit : «Je me retrouve alors comme au tout début de mon
ministère, devant cette question qu’un représentant de notre église me posait : en tant
que futur ministre du culte de notre église, penses-tu être plutôt berger ou brebis ?
Une chose est sûre, je ne suis pas berger.
Je ne sais pas mettre en totale sécurité les brebis par un simple son de voix. Et je
confesse également qu’il m’arrive encore de ne pas mettre de visage à tous les noms de
brebis de notre troupeau de paroissiens.
Car oui ! le berger lui, sait faire tout cela. »
Il connait le nom de chacune des brebis de son troupeau et cela suffit pour l’apaiser car
elles reconnaissent sa voix. Une voix qui annonce une présence « je suis là avec toi »,
une reconnaissance aussi : « tu fais partie de mon troupeau » et surtout une promesse
« je chemine avec toi tout le jour et le soir je te fais reposer en sécurité »
Nous retrouvons un écho ici au Psaume 23 et au message de paix et de vie qu’il porte
avec lui.
Car oui, le berger se soucie avant tout du calme de ses brebis, de leur bien-être globale.
Il les accompagne de sa voix qui suffit pour leur donner une direction à suivre
paisiblement en confiance.
Alors qu’il semblait évident d’identifier Christ au berger, Jésus renverse son
argumentation et développe une nouvelle idée : Celle qu’en plus du berger, il est la porte
de l’enclos où son troupeau repose ! Cette image est à priori relativement étonnante
voire incompréhensible. Christ, une porte !?
Cependant, Jésus nous interpelle sur sa fonction qui est de laisser ou de fermer le
passage. En d’autres termes, sa visée est de protéger les brebis de potentiels dangers.
Il est alors intéressant d’entendre ici les propos d’Antoine Nouis qui rappelle que dans la
conception du judaïsme, la torah est un mur de protection qui maintient le peuple de
Dieu sur la bonne voie et qui éloigne ceux qui pourraient l’égarer.
C’est alors que l’image du voleur trouve tout son sens. Le berger et les brebis sont
facilement identifiables dans l’imagerie biblique. Mais qui sont les voleurs, les bandits
que Jésus dénonce et de qui il protège son troupeau ?
Le texte nous dit que ce sont des individus qui ne se soucient pas de rassurer et
d’accompagner les moutons. Ils s’introduisent à l’insu de tous, inconnus du veilleur et
des moutons à qui ils inspirent la fuite. Ils sont ceux qui éparpillent le troupeau et égarent
les moutons.
Il devient alors clair que dans le contexte de notre texte, Jésus pointe les religieux. Ces
personnes qui enferment l’humain dans des prescriptions plutôt que de les mettre en
chemin à la suite du berger.
Ces images sont également très pertinentes pour la situation qui est la nôtre. L’angoisse
peut pointer le bout de son nez et certaines paroles, certains événements peuvent faire
naître un réel sentiment d’insécurité qui vient ronger notre quotidien. Nous sommes alors
comme ces brebis inquiétées par ce qui s’immisce en douce dans le cœur. Nous avons
besoin d’un berger pour nous rassurer et fermer la porte à l‘angoisse.
D’autre part ce texte nous interpelle sur la présence que nous apportons à l‘autre, tout
particulièrement aujourd’hui où beaucoup se sentent préoccupés par la situation.
Que sommes-nous pour lui ? Sommes-nous brebis avec lui ? Sommes-nous gardien
pour lui ?
En somme, qui sommes-nous appelés à être aujourd’hui ?
Cette question, il appartient à chacun et chacune d’y répondre. Amen