
Une mobilisation citoyenne au-delà des cercles habituels
Dans une ambiance à la fois grave et résolument engagée, une soirée-débat s’est tenue le 27 septembre afin d’éclairer le public sur les ravages de la déforestation dans le Bassin du Congo, le deuxième poumon vert de la planète.
L’assistance, composée d’une quarantaine de personnes, témoignait d’un intérêt croissant pour les questions environnementales et géopolitiques. Fait notable, de nombreux participants étaient « hors des cercles de l’église », indiquant une mobilisation citoyenne transversale et un engagement de plus en plus large au-delà des communautés traditionnellement organisatrices.
Les enjeux cruciaux d’une forêt vitale
Rabbi Ikola a d’abord dressé un tableau alarmant des enjeux de cette déforestation massive. Le Bassin du Congo, qui s’étend sur six pays, abrite une biodiversité unique et joue un rôle irremplaçable dans la régulation du climat mondial en stockant des milliards de tonnes de carbone.
Le pasteur Ikola a souligné que la destruction de cette forêt n’est pas seulement une catastrophe écologique ; elle est aussi une tragédie humaine. Les communautés autochtones et pygmées, dont la survie dépend intégralement de l’écosystème forestier, sont les premières victimes de l’exploitation illégale et de l’accaparement des terres. La perte de leur habitat est synonyme d’exil forcé, de perte culturelle et d’une précarisation extrême.
Un combat politique contre la corruption
Le moment le plus fort de la soirée fut sans doute l’évocation par Rabbi Ikola de son propre combat. Il a décrit la lutte de David contre Goliath menée face aux intérêts des exploitants forestiers internationaux et la corruption du gouvernement congolais.
Son action consistait à documenter et dénoncer les permis d’exploitation illégaux et les pratiques d’abattage non durables qui bafouent la législation nationale et internationale. Ce militantisme courageux lui a valu des menaces, des persécutions et l’a finalement contraint à l’exil, obtenant le statut de réfugié en France.
« Le bois qui finit dans vos meubles est souvent trempé du sang et des larmes de mon peuple, » a-t-il déclaré, soulignant la responsabilité des consommateurs occidentaux. Son témoignage a mis en lumière la difficulté pour les citoyens et les activistes locaux de s’opposer à un système où les profits de l’exploitation priment sur la préservation environnementale et les droits humains.
Un appel à la vigilance internationale
La soirée s’est conclue sur une session de questions-réponses animée. L’assistance a exprimé sa solidarité et son désir de mieux comprendre comment la société civile, en France et en Europe, peut exercer une pression efficace.
La valeur irremplaçable des voix comme celle de Rabbi Ikola, qui continuent, malgré l’éloignement, à porter le plaidoyer pour la survie du Bassin du Congo et de ses populations. La déforestation est un problème global, mais sa solution commence par l’écoute et le soutien aux acteurs locaux.