Comme la femme, nous avons aussi nos problèmes, nos angoisses, nos échecs et nos réussites. Nous ne sommes souvent ni très heureux, ni très malheureux, et nous avons le sentiment qu’il nous manque quelque chose. Nous avons des attentes, nous sommes attentes. De quoi ? Il existe de nombreuses demandes et attentes qui peuvent se dire, se penser, qui sont réalistes ou utopiques : attente d’une vie matérielle plus satisfaisante, d’un épanouissement scolaire, professionnel, familial, social, d’une vie amoureuse et que sais-je ?
D’autres ne sont pas toujours exprimées ou exprimables. Et c’est celles là que la femme a finalement pu dire (son attente du Messie), par cette rencontre avec Jésus qui a été pour elle remise en question totale de tout ce qui jusqu’à présent, l’avait constituée.
Comme pour la femme, Jésus-Christ veut nous amener par delà les attentes présentes (au-delà de nos propres limites, frontières), c’est-à-dire à nous poser la question existentielle par excellence: celle du sens de notre vie.
Cette rencontre avec Jésus, quelle est-elle aujourd’hui pour nous ?
Elle ne dépend pas de nous, la femme n’avait rien demandé, et peut se produire de façon totalement inattendue, nous n’en sommes pas maître. Aussi rester ouvert à la rencontre, au dialogue, et à l’écoute de l’autre, c’est aussi une occasion de rencontrer le Christ à travers lui.
La foi se transmet par la Parole de ceux qui témoignent. La foi n’a pas besoin de chose matérielle pour exister, elle n’a pas besoin de voir, de boire, de toucher, ou de sentir, mais simplement d’entendre, d’écouter la parole transmise par le témoignage. Ainsi la transmission à la suite de Jésus le Christ, n’est pas une succession par l’autorité ou le pouvoir, mais une succession par la Parole.
Ce récit nous exhorte à nous placer à la suite de Jésus le Christ et de rentrer dans la succession de sa Parole. Abandonnons là notre cruche pleine de conforts et de certitudes, de choses faussement indispensables. Évitons toute tentative de sacraliser des lieux ou des choses, encore moins de les sanctifier. N’ayons pas la prétention d’avoir la foi, au sens de la posséder, mais laissons la foi vivre en nous, laissons cette eau vive couler en nous, nous irriguer totalement, pour qu’ainsi nous donnions des fruits. Par notre foi, ayons toujours soif de chercher Dieu, soif de vouloir mieux le connaître, soif de lire et redécouvrir sa parole, soif de témoigner de Jésus le Christ,
A l’espérance de cette femme répond un appel de Jésus.
A nos questions, nos interpellations, nos angoisses et notre espérance, soyez en sûr chers amis, jeunes et moins jeunes, Jésus répond aussi par cet appel : »Je le suis moi qui te parle ».
Dépassons nos propres frontières ! La foi est toujours conversion et reconversion.