Cette fête de Chavouot, avec les années a petit à petit changé de signification comme nous le rappelle Antoine Nouis, pasteur de l’EPUdF, dans son Nouveau Testament – commentaire intégral : « Le sens de la fête de la Pentecôte a évolué avec le temps. Initialement, il s’agissait d’une fête des moissons. L’offrande des prémices était un signe de gratitude pour la récolte. Progressivement, cette fête a évolué vers la fête de l’alliance conclue par Dieu avec Noé qui intègre la promesse de la fécondité de la nature. Cette fête de l’alliance a elle-même évolué vers la célébration de l’Alliance avec un grand A : le don de la Torah. C’était une fête qui clôturait le temps inauguré à Pâque. »
Pour information, la fête de Pentecôte telle que nous la connaissons aujourd’hui n’a été « instituée » qu’au 4ème siècle comme fête du don de l’Esprit. Auparavant, et ce dès le début du 2ème siècle, le terme de Pentecôte s’appliquait totalement aux 50 jours qui suivaient Pâques et ce temps liturgique comportait en son sein l’ascension et la venue de l’Esprit.
Mais revenons à cette foule hétéroclite présente ce jour-là, pour Chavouot, à Jérusalem. Ils sont tous là pour un événement particulier, mais ils sont si différents les uns des autres de par leurs origines, leurs langues, leurs dialectes.
Il y a la foule à l’extérieur et les disciples à l’intérieur. On ne sait pas très bien de quel groupe de disciples il est ici question : les 12 ou les 120 (Actes 1, 15)? Combien sont-ils à être présents dans cette pièce? Toujours est-il que, même si s’ils sont très nombreux, ils sont groupés autour du noyau des 12, Matthias ayant pris la place laissée vacante par Judas.
Tous, autant qu’ils sont, sont ENSEMBLE, dans un MÊME lieu. L’unité, l’union du groupe fait la communauté, pourtant, par la suite, chacun va s’individualiser. Ils sont ENSEMBLE, mais CHACUN va être concerné personnellement.
Que se passe-t-il dans cette péricope? C’est le don de l’Esprit, bien évidemment. Pourtant, cet Esprit, ce Défenseur, le Paraclet annoncé dans l’Evangile de Jean que nous avons entendu, va être à l’origine de bruit, de beaucoup de bruit, de paroles et ce sont bien tous ces signes auditifs qui remplissent ce récit, comme une joyeuse, bien qu’étonnante, cacophonie.
Le mot Esprit n’est utilisé que 2 fois. Celui de bruit aussi, même si en grec, ce sont 2 termes différents qui sont utilisés. Mais il y a aussi beaucoup de gens qui parlent, qui proclament, par 6 fois et enfin, il y a des langues qui sont vues et entendues par 5 fois. Comme en français, le mot langue signifie à la fois l’organe et la langue, le dialecte parlé.