Les méandres de la vie m’ont conduit en Allemagne, à Mannheim où je réside depuis maintenant quarante ans. Néanmoins je n’ai jamais complètement rompu les liens avec ma ville natale. À chaque visite chez mes parents, c’était un vrai plaisir de retrouver le temple, quelques visages connus de mon enfance et d’assister à un culte dans ma langue maternelle. Ainsi c’est tout naturellement que je reçois régulièrement le mail comportant le programme de la vie de l’église protestante d’Annonay.
Un flyer avec une invitation à un atelier ouvert à toutes et à tous pour lire des textes et découvrir Jacques Ellul via vidéo-conférence, voici de quoi éveiller ma curiosité : qui est J. Ellul ? Une brève incursion sur Internet m’indique qu’il s’agit d’un sociologue et théologien français protestant…. Tout un programme ! Merci J. Geiser de m’avoir envoyé cette invitation, je m’inscris.
Cet atelier se compose de quatre modules nous permettant une approche de la pensée d’Ellul.
Chacun au cours des séances peut (cela n’est en aucun cas une obligation) prendre la parole et émettre son avis sur les différents textes. Les passages choisis nous ont donné un aperçu de quelques aspects de sa pensée.
Ainsi nous avons pu approcher sa radicalité, l’ambivalence entre théologie et Technique, souvent avec un « T » majuscule pour bien marquer la puissance de celle-ci et le besoin d’y mettre de l’éthique.
Dans ses textes nous retrouvons des aspects écologiques qui, en ces temps de réchauffement climatique nous interpellent ; l’Homme est l’intendant de la planète, il doit agir dans le meilleur intérêt du propriétaire (Dieu).
Toutes ses pensées s’imbriquent les unes aux autres ; ainsi lorsqu’il aborde le thème de l’argent on retrouve un parallèle avec la technique : quoi qu’indispensable il faut faire preuve de prudence, le désacraliser, ne pas en devenir esclave.
Quant à son rapport à la sexualité, à la contraception il y a matière à discussion……
Ce bref raccourci n’engage que moi, ce que j’ai pu retenir de cette approche lors de ces quatre rencontres, je ne peux rentrer plus dans les détails, je ne suis absolument pas une spécialiste de Jacques Ellul. Nos échanges furent riches et je pense que, pour ma part, une telle lecture n’est intéressante qu’avec un débat à la clef.
Néanmoins je veux remercier J. Geiser pour l’animation des débats, chose qui par visio-conférence n’est pas facile, il maitrise non seulement le sujet mais également la modération du temps de parole.
Ce furent quatre soirées très agréables et si un nouveau sujet est proposé de cette manière, je ne peux qu’espérer être libre afin de pouvoir y participer.
Sophie Rousseau-Dumarcet
