Être riche de l’Esprit Saint, un levier pour vaincre la peur et la haine

Culte du dimanche 7 août 2022
Prédication par Michelle Raynaud

Texte biblique: Jean 14,22-29

Biens aimés en Christ,

Une petite anecdote pour commencer :
On raconte l’histoire d’un percepteur qui s’est rendu chez un chrétien très pauvre pour estimer la valeur de ses biens !
– « Je suis un homme riche, dit le croyant.
Surpris, le percepteur prit son crayon et se prépare à dresser une longue liste de biens taxables. Il demanda :
– Alors ? Quels sont vos biens ?
Le chrétien répondit :
– J’ai un Sauveur qui m’a donné la vie éternelle et qui est en train de me préparer une place au ciel.
– Quoi d’autre ? Demanda le fonctionnaire.
– J’ai une épouse brave et pieuse ainsi que des enfants en bonne santé, obéissants et convertis.
– Quoi et ensuite ?
– Un cœur content qui me permet de vivre dans la joie.
– Autre chose encore ?
– Mais ce n’est que le début. » !
Se rendant compte que cela ne menait à rien, le percepteur ferma son registre, se leva et dit :
« Monsieur, vous êtes en effet un homme très riche selon vos critères, mais ces sortes de biens ne sont pas soumis aux impôts et ne nous intéressent pas… Vous ne m’intéressez donc pas ! »

Un Sauveur, la vie éternelle, la foi, la piété, la bonne santé, l’obéissance, la joie…. Ces catégories de richesse sont bien loin et étrangers au domaine de la fiscalité et des fiscalistes ! Et non seulement au domaine fiscal, mais aussi de la réalité et de la conception de la vie de bien de nos contemporains.

Tout comme notre percepteur, bien de nos contemporains ne voient pas l’intérêt d’un tel trésor qu’ils trouvent absurde ; exceptée peut-être la bonne santé quand par malheur, ils tombent sous le coup de la maladie.

Ce passage de l’Évangile selon Jean faisant partie du « discours d’adieu » de Jésus, constitue d’abord pour les disciples, ensuite pour les chrétiens, un dépôt, pour ne pas dire un trésor à conserver précieusement.

Jésus et ses disciples sont ensemble dans la chambre haute avant son arrestation. Jésus savait que le temps où il allait être trahi approche et qu’il ne disposerait plus de temps pour parler aux siens. Jésus leur annonce qu’il va partir rejoindre son Père mais qu’il reviendra. Pauvres d’eux !

Les disciples n’avaient que trop entendu cette parole « je m’en vais au Père » mais peu entendu « je reviens à vous ».

De là, leur tristesse et leur trouble. Conscient que son absence allait briser leur monde, qu’ils allaient connaître la confusion, le bouleversement et l’angoisse lorsque les évènements douloureux surviendront et, anticipant leur désespoir, Jésus cherche à les
réconforter en leur indiquant comment ils auront accès aux ressources nécessaires pour accomplir leur mission.

Il leur fait la promesse d’un don surnaturel, une aide, un « trésor » qui, bien investi, porterait énormément de fruits : le paraclet. « Autrement dit, l’Esprit-Saint », devant jouer le rôle de défenseur, d’intercesseur, de consolateur face aux difficultés et aux événements douloureux qui les attendent.

« L’Esprit de vérité que le monde ne peut pas recevoir parce qu’il ne le voit point et ne le connaît point » mais qu’eux connaissent non seulement pour avoir été à l’école de Jésus, mais parce qu’il demeure éternellement avec eux et en eux.

Ce n’est pas facile de parler du Saint-Esprit. Comme le vent, on ne le perçoit qu’à ses effets. Loin d’être stérile, il est bien actif et fécond et on le reconnaît à son fruit. Selon Jésus :

  1. L’Esprit enseigne et entretient la mémoire, mais surtout participe à l’édification de la vie intérieure en vue d’une transformation et un changement en profondeur de l’être.
    Aux disciples, l’Esprit les métamorphosera et leur permettra de poursuivre son œuvre. Il agira à travers leur ministère et plus tard par la Parole écrite.
  2. L’Esprit assurera une présence, l’expérience de la présence du Christ en eux, pour une vie renouvelée. Ceci fait allusion à sa disparition et réapparition ou résurrection, à sa présence permanente dans la vie des croyants, à la grâce et la fidélité de Dieu envers eux. Cette présence discrète est source de courage et de confiance dans l’épreuve.
    « Vous me verrez parce que je vis et que vous vivrez aussi ».
    A travers ces paroles, Jésus offre une vie nouvelle reliée et liée à lui et à Dieu par la foi.
    Avec le Christ, et à son initiative, nous sommes dans une telle proximité qu’il se propose à trouver sa résidence en nous. Non comme de multiples résidences secondaires sur lesquelles les services fiscaux orienteraient leurs intérêts pour l’impôt sur la fortune immobilière, mais faire de chacun à travers l’Esprit et la grande discrétion qu’on lui connaît, « une résidence spirituelle principale. »
  3. L’Esprit-Saint, c’est la Paix, Sa paix dit-il. Ce n’est pas une paix de façade comme le monde la donne qui est incertaine, temporaire, vulnérable car construite sur la logique
    humaine sans Dieu. C’est d’abord une paix intérieure de la conscience issue du pardon des péchés et de la réconciliation avec Dieu. Seul le Christ, « Prince de la Paix … qui doit étendre son autorité et assurer une paix sans fin » selon Ésaïe 9.6 peut la donner.

Frères et sœurs en Christ,

Toutes ces promesses spirituelles sont accessibles à toutes celles et tous ceux qui accueillent Jésus-Christ et le Père ; accueil témoigné par leur obéissance aux commandements d’amour qui se décline : aimer Dieu et aimer son prochain.

L’apôtre Paul nous enseigne que « le fruit de l’Esprit, c’est l’amour – la joie – la paix – la patience – la bonté – la bénignité – la fidélité – la douceur – la tempérance » (Galates 5.22)

Cette liste (non exhaustive), ne fait ressortir malheureusement que les carences de notre monde ; ce qui manque cruellement à notre monde. Une richesse dont les valeurs sur le plan matériel sont insignifiantes, donc inintéressantes sur le plan fiscal, mais inestimables pour une vie positive individuellement et socialement.

Que le monde basé sur les richesses matérielles (l’argent) – le pouvoir – le mensonge – la domination – la peur – la haine – le rejet et l’intimidation serait meilleur si nous cultivions un tant soit peu l’Esprit en nous, pour du bon fruit…. !

Encore de nos jours, tel un trésor, l’Esprit-Saint et ses fruits sont toujours à notre portée. Ses promesses nous sont également destinées, à nous, les disciples d’aujourd’hui – Et elles ne peuvent se concrétiser que par une dynamique d’amour portée par la foi.

Car, c’est par la foi en Jésus-Christ que chaque croyant d’aujourd’hui peut jouir d’une étroite communion avec lui au moyen de la Parole de Dieu.

L’obéissance du croyant à la Parole aura pour résultat la demeure permanente du Père et du Fils en lui.
En réalité c’est à travers l’Esprit-Saint que le Christ peut mieux se révéler et se faire connaître à nous.

Par sa lumière, l’Esprit-Saint de vérité éclaire notre lecture, illumine nos cœurs et inspire notre méditation. C’est l’Esprit qui perpétue en nous la présence du Christ ressuscité et nous maintient debout face au mal, à sa tentation et à sa manifestation.

Alors, sœurs et frères, travaillons à ne pas brader la richesse dont nous sommes héritiers en Christ. Veillons à ne pas nous laisser troubler ni alarmer par les événements malheureux du moment. – Qu’à travers l’Esprit de vérité, de paix et de confiance, « … la paix de Dieu, qui dépasse toute intelligence gardera vos cœurs et vos pensées unis avec Jésus-Christ » nous dit Philippiens 4.7

Que le Saint Esprit nous vienne en aide ! Amen !

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